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Faut-il s'étonner que des policiers utilisent la garde à vue comme le moyen du petit chef dictateur ? |
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Extraits du Monde Magazine du 28 novembre 2009 - Pages 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37 |
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BENJAMIN ARGOUD |
CE 1 ER FEVRIER 2009, LAS SAINT-ÉTIENNE JOUE À LYON. DANS LE CONVOI DE BUS DES SUPPORTEURS STEPHANOIS, L'AMBIANCE EST ÉLECTRIQUE... |
BENJAMIN Alors que l'on approchait de Lyon, les voitures de supporteurs lyonnais nous provoquaient, montraient des écharpes, faisant des doigts d'honneur. On répliquait de la même manière, ça fait partie du jeu. Philippe Un gendarme à bord d'un véhicule de l'escorte longeant notre bus a brandi une écharpe lyonnaise pour nous narguer. J'ai répliqué comme d'habitude : écharpe stéphanoise, doigt d'honneur, baissant mon froc et chantant "Lyonnais, enculés !" Rien que des classiques. Benjamin Quelques kilomètres plus loin, les gendarmes ont arrêté notre bus et nous ont fait descendre avec trois autres personnes. J'ai été plaqué sur le fourgon, menotté, frappé à la tête. Philippe Ils nous ont jetés clans un fourgon et nous ont transférés vers le PC sécurité du stade Gerland. On a fait le trajet à genoux, sous les coups et les provocations. Benjamin Après l'interrogatoire, on m'a signifié ma garde à vue pour outrage à agent et j'ai signé ma déclaration sous les pressions et les intimidations. Puis ils nous ont transférés vers un commissariat où l'on a partagé notre cellule avec... un supporteur lyonnais. Avec lequel nous nous sommes très bien entendus. J'ai été relâché après vingt heures de garde à vue. J'ai déposé une plainte et j'ai été entendu par l'ITG [l'équivalent, pour les gendarmes, de l'inspection générale des services de la police]. |
Philippe Lors de la fouille, alors que j'étais entièrement nu, un policier m'a dit : "Dans le bus, tu criais « Lyonnais, enculés !» Eh bien maintenant, je vais te montrer comment les Lyonnais enculent les Stéphanois." II m'a couché sur la table et a enfilé un gant en latex. J'étais paniqué. Je lui ai alors montré la cicatrice sur la poitrine, héritée de quatre pontages, lui précisant que j'avais fait trois infarctus et que j'étais à deux doigts d'en faire un quatrième. Il m'a lâché, voyant que j'étais bien secoué. J'ai déposé plainte. Le 4 août, j'ai été auditionné quatre heures par l'ITG. Les résultats de l'enquête devraient être connus en novembre.» |