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Faut-il s'étonner que des policiers utilisent la garde à vue comme le moyen du petit chef dictateur ?
A qui cela profite-t-il de laisser des magistrats corrompus ou aveugles et des policiers truands, en laissant prospérer un affairisme type mafieux en assurant l'impunité ?
Moi-même, j'ai cumulé 150 heures d'ABUS de GARDE à VUE
en rétorsion pour avoir dénoncé un réseau mafieux de policiers Grenoblois dont certains de la Police Interrégionale de Lyon.

Extraits du Monde Magazine du 28 novembre 2009 - Pages 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37

OUADID FADLAOUI
24 ans, sans emploi, quartier des Minguettes à Vénissieux (Rhône)
CE 3 SEPTEMBRE 2008,
SA VOITURE TOMBE EN PANNE SOUS UNE PLUIE BATTANTE...
« C'ÉTAIT PENDANT LE RAMADAN, vers 17 heures, je rapportais les courses. Il pleuvait, ma voiture est tombée en panne. Des voisins me poussaient, pare-chocs contre pare-chocs, quand un policier de la BAC m'a demandé de me ranger. Trempé jusqu'aux os, j'ai répondu : "Vous plaisantez. Vous voyez pas que je suis en panne ?" Ils m'ont fait sortir de la voiture, ils m'ont étranglé, menotté, poussé dans leur véhicule. Nous sommes arrivés au commissariat vers 18 heures. Vers 20 heures, un agent me fait lire la déposition du policier de la BAC affirmant que je roulais à vive allure, sans ceinture. J'ai expliqué que j'étais en panne. L'agent avait l'air embêté et a repris la déposition du policier. J'ai passé la nuit au commissariat. Le lendemain, j'ai fait ma déposition et ils m'ont relâché. Entre-temps, le policier de la BAC avait modifié sa déposition.»
 

PIERRE LAURET 51 ans, philosophe, enseignant, directeur de programme au Collège international de philosophie, Paris

LE 16 DÉCEMBRE 2008, IL EMBARQUE À ROISSY AVEC DEUX COLLÈGUES POUR UN COLLOQUE DE PHILOSOPHIE À KINSHASA...

« AU FOND DE L'AVION, nous découvrons deux Africains, menottés et encadrés par des gens qui ressemblaient à des policiers en civil. Nous allions à un colloque sur la culture du dialogue, lb passage des frontières ; un des philosophes avait préparé une intervention sur l'hospitalité : il était moralement difficile de nous y rendre avec deux expulsés dans l'avion. Nous sommes allés poser des questions aux policiers. Ils nous ont répondu courtoisement qu'ils n'avaient rien à nous dire. Mais notre intervention a rendu cette situation visible. Les passagers de l'avion, majoritairement africains, se sont levés, ont protesté, demandant aux policiers de sortir. Au bout de vingt minutes, alors que le calme était revenu, le commandant de bord m'a demandé de débarquer. J'ai refusé, je trouvais cela arbitraire. Il a appelé des

policiers de la PAF qui m'ont traîné de force dehors, m'ont plaqué à terre, menotté et emmené au commissariat de Roissy.

J'ai été relâché vers 20 heures car, étant militant, j'ai bénéficié du soutien du sénateur-maire du 19e arrondissement qui a appelé les ministères de l'intérieur et de la justice pour leur dire que j'étais un philosophe et que je n'étais pas dangereux. Je reste inculpé d'entrave à la circulation d'un aéronef et d'opposition à une mesure de reconduction à la frontière.»