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Le procureur de Grenoble enterre aussi mes dénonciations par des rétorsions à mon encontre et contre les témoins ! !

Cela suppose de nombreuses complicités : … MANDATAIRES JUDICIAIRES - 200 MILLIONS de Frs (30 millions d'EUROS) détournés ! Le paiement de 6.000 Rmistes pendant 1 ans ! ! Mandataires Sauvan-Goulletquer ? Complicités aveugles qui ?
...Olivier Sauvan, en fuite depuis deux ans, est mort dans des conditions troublantes... Voir le PARISIEN ci-dessous

Une page de LIBERATION.fr ÉCONOMIE 31/10/1997 À 11H02

200 millions à liquider entre liquidateurs. Le monde des administrateurs judiciaires divisé par une affaire de fraude.

LECADRE RENAUD

C'est une grève d'un genre particulier; une poignée de stagiaires

envisagent de boycotter le concours pour devenir mandataire liquidateur. Ces jeunes pousses veulent ouvrir grand les fenêtres d'une profession qui sent le renfermé. Car, malgré l'appât du gain (certains gagnent plus que le PDG d'une grande entreprise), la coupe est désormais pleine. Cette profession libérale (administrateur judiciaire et mandataire liquidateur), chargée de gérer les entreprises en dépôt de bilan, négocie actuellement le moyen de combler le trou de l'étude Sauvan-Goulletquer, deux administrateurs basés à Nanterre soupçonnés d'avoir détourné 200 millions de francs appartenant à des boîtes en faillite (dont 100 millions de Chausson) pour les placer à l'étranger. L'argent s'est évaporé, Sauvan et Goulletquer ont été mis en examen, la Compagnie nationale des administrateurs judiciaires et mandataires liquidateurs doit solidairement rembourser l'argent.

Méfiance. Et ça se passe mal. D'honnêtes administrateurs de province refusent de payer pour des magouilles de Franciliens. La somme est tellement énorme que la profession négocie un emprunt à la Caisse des dépôts (CDC). Cette dernière veut bien prêter à 3%, mais exige que les administrateurs prennent une assurance remboursement. Au cas, explique un avocat, où l'un d'entre eux serait incarcéré ou radié de la profession. Pourquoi cette méfiance? Parce que le parquet de Paris prépare un grand coup: une quarantaine de mises en examen simultanées" Il y a deux ans, 42 administrateurs avaient subi un redressement fiscal pour liaisons incestueuses avec la SDBO et la banque Gallière notamment (lire ci-dessous). Le dossier fut transmis au parquet, lequel s'est endormi dessus avant d'ouvrir cet été une enquête préliminaire. Depuis, les auditions se déroulent à pas cadencés. D'aucuns y voient une forme de chantage: soit vous payez les 200 millions, soit vous êtes mis en examen pour fraude fiscale.

Patrimoine caché. Deuxième exigence de la CDC, une déclaration de patrimoine des administrateurs judiciaires. Panique: faut-il vraiment déclarer les résidences secondaires,les comptes bancaires à l'étranger? Le trouble est d'autant plus grand qu'une récente perquisition chez Pierre Despessailles, directeur général déchu de la SDBO, a permis de récupérer des fiches très détaillées à ce sujet. La mise à nue devrait être évitée: chaque membre de la Compagnie nationale est invité à verser 500 000 F, ce qui évitera aux plus gros administrateurs d'étaler l'étendue de leur patrimoine (qui va bien au-delà). Mais les petits sont furieux: certains ne peuvent pas payer.

En attendant un accord, il s'agit de minimiser l'ardoise en tentant de récupérer une partie des 200 millions évaporés ­ aux Etats-Unis, puis un peu partout dans le monde. Les policiers de Nanterre comptaient sous-traiter une partie du boulot à Charles Moray. Un sacré loustic, qui a ses entrées dans les banques anglo-saxonnes et se fait fort de retrouver la trace d'un paquet de millions à Londres. Mais qui allait payer ses frais? Les administrateurs judiciaires? La Compagnie nationale a d'abord dit non; un de ses membres est précisément en train de gérer la liquidation personnelle de" Charles Moray. Puis elle a dit oui. Entretemps, le célèbre détective américain Kroll s'était révélé trop cher.

Mafia ukrainienne. Le gaillard semble avoir mis en lumière un premier circuit d'évaporation, via Skywin, une société basée dans l'Oregon dont le patron, selon Le Monde, prétend être la réincarnation de saint Paul apôtre. Une autre partie des fonds aurait pris le chemin de Nicosie (Chypre), aux mains de la mafia ukrainienne" Jean-Michel Goulletquer se serait laissé appâter par des margoulins qui lui promettaient un rendement de 2,5% par mois. Enfin, une dizaine de millions de francs ont été retrouvées dans" Travelstore. Didier Sauvan, premier actionnaire de ce supermarché du voyage, lui a signé un chèque qui porte la mention CEP, pour Commissariat à l'exécution du plan. Autrement dit, le compte bancaire sur lequel les administrateurs placent la trésorerie des entreprises en redressement judiciaire. Les autres chèques de Sauvan ont pris un chemin plus détourné, grâce à la logistique de Scalbert-Dupont, banquier de Travelstore. Cette banque mérite qu'on s'y arrête. Au printemps 1996, la banque Rivaud, qui tenait les comptes de Sauvan-Goulletquer, refuse de transférer 80 millions aux Etats-Unis au motif qu'un administrateur judiciaire n'a pas à y spéculer. Sauvan et Goulletquer transfèrent donc l'argent à la Banque Scalbert-Dupont, qui aura moins d'états d'âme. «Nous n'étions que transitaires des fonds», plaide depuis cette filiale du CIC.

C'est sûrement un hasard, mais Travelstore et l'étude Sauvan-Goulletquer, tous les deux en faillite, se retrouvent avec le même administrateur judiciaire, Michel Chavaux, lequel ne voit pas malice à cette double casquette. Chez Travelstore, il diagnostique un trou de 10 millions de francs. Or, dans une note expliquant la cessation de paiements, il inclut dans le passif exigible 11,7 millions investis par Sauvan. Une somme que pourrait donc réclamer la Compagnie nationale. Sans cette réclamation, Travelstore serait presque viable. De là à conclure qu'on a planté une société de 50 salariés pour réduire l'ardoise de 200 millions.

 

LE PARISIEN.FR

Enquête
L'étrange mort de l'administrateur judiciaire
Laurent Léger et Geoffroy Tomasovitch | 18.07.2002

L'AFFAIRE Sauvan-Goulletquer, du nom des deux administrateurs judiciaires à la tête de la deuxième étude de France, soupçonnés par la justice d'avoir dilapidé 200 millions de francs, connaît un incroyable rebondissement. Olivier Sauvan, en fuite depuis deux ans, est mort dans des conditions troublantes. On était sans nouvelles de lui depuis le 19 juin 2000, à la veille d'une convocation chez le juge de Nanterre Patrick Desmure. Son corps a été retrouvé au pied d'une falaise en Sicile, plusieurs kilos de documents éparpillés à ses côtés. Le décès remonterait à près d'un an. Les enquêteurs italiens ont pratiqué des analyses d'ADN pour pouvoir certifier l'identité. La famille d'Olivier Sauvan n'a été informée qu'il y a peu de temps, via le consulat d'Italie. Selon nos informations, les Italiens ne croient pas à un suicide. « Il s'agit vraisemblablement d'un meurtre », confie un magistrat français, dans l'attente imminente des éléments d'enquête fournis par les policiers italiens. Jusqu'à sa mort, cet ancien associé de David Douillet dans l'agence de voyages Travelstore, dont la faillite a valu au judoka ses ennuis judiciaires, aurait vécu en Italie, réfugié dans des couvents et autres institutions religieuses. Révélé en 1997, le scandale a éclaboussé le monde des administrateurs judiciaires. A cette date, les deux associés, administrateurs judiciaires, sont à la tête d'une étude réputée. Ils sont chargés de redresser les entreprises en difficulté, et de gérer les sommes des trésoreries de ces sociétés. Premier reproche de la justice : Olivier Sauvan et Jean-Michel Goulletquer auraient bénéficié d'avantages indus de la part de banques dans lesquelles était placé de l'argent des entreprises en difficulté. La banque Rivaud avait été perquisitionnée en 1997. Ensuite, les deux hommes se lancent dans l'achat de bons du Trésor américain, un marché à risques. Objectif : placer l'argent qu'ils gèrent et s'enrichir en encaissant les intérêts, sans les réinjecter dans les entreprises d'où proviennent les fonds. Complètement illégal ! La majeur partie de l'argent a disparu à l'étranger Autre souci, la trace de 200 millions de francs se perd à la Bank of America, à Portland aux Etats-Unis, et dans la galaxie de sociétés de deux douteux hommes d'affaires, américain et ukrainien. Les deux administrateurs se sont défendus, expliquant avoir été eux-mêmes victimes d'une escroquerie. Aujourd'hui, le juge Desmure, nommé au parquet de Chartres, a bouclé l'instruction. Seule une partie des fonds, 40 millions de francs, a été retrouvée aux Etats-Unis et en Suisse. « Le reste a transité dans des pays où l'accès aux comptes bancaires est difficile », précise un enquêteur. Olivier Pardo, partie civile qui défend les intérêts de la profession, confie : « On est toujours à la recherche de l'argent. Les documents découverts en Italie permettront peut-être d'avancer sur de nouvelles pistes. Il faut indemniser la profession qui a solidairement payé le trou laissé par Sauvan et Goulletquer. » Le parquet de Nanterre prendra ses réquisitions à la rentrée sur le sort de Jean-Michel Goulletquer et de la banque Scalbert-Dupont, mise en examen en tant que personne morale. Goulletquer, qui avait fait de la détention préventive, a été radié de la profession le 9 juin 1997. Si l'assassinat de Sauvan est confirmé, une nouvelle enquête devrait démarrer.

Le Parisien