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Dérives de notables en charge de la sécurité des biens et des personnes dans le département 69

Sanction ridicule au regard des destructions d'entreprises, d'emplois, causés par ces 12 millions d'euros pillés par ce mandataire qui alimentent les paradis fiscaux. Des huissiers et notaires crapuleux du style Yves Nicolas DESCHAMPS de St Egreves (Grenoble) ont la protextion de juges et procureurs qui font taire les victimes par toutes les représailles.

4 ans de prison mais libre ! Quels sont les noms des juges qui ont protègé cette crapule ? Voir aussi l'article paru dans LeMonde - Aucune complicité ?






https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/10/07/quatre-ans-de-prison-pour-le-casse-du-siecle-a-la-pointe-du-stylo_6055134_1653578.html

Quatre ans de prison pour « le casse du siècle à la pointe du stylo »

Un ex-mandataire judiciaire a été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon, mardi, pour avoir détourné 12 millions d'euros .

Par  Richard Schittly  Publié aujourd'hui à 12h30 Temps de Lecture 3 min.

Auteur d'un détournement de 12 millions d'euros, l'ex-mandataire judiciaire Jean-Philippe Reverdy, 61 ans, a été condamné à quatre ans de prison ferme et dix ans d'interdiction professionnelle, mardi 6 octobre, au tribunal correctionnel de Lyon. Penché en avant, la main sur le crâne, tel un penseur tourmenté, le prévenu a décrit à la barre la chute vertigineuse d'un professionnel qui a trompé son monde durant près de quinze ans, selon un procédé d'une redoutable simplicité.

Chargé de récolter les actifs d'une entreprise en difficulté, sur un compte de répartition, le mandataire lyonnais versait discrètement des chèques sur son compte personnel. Il masquait l'opération en adressant de faux certificats « d'irrécouvrabilité », laissant croire aux créanciers qu'ils ne devaient rien attendre de la liquidation judiciaire.

Plus de 400 chèques, versés par M e  Reverdy à M. Reverdy, sont ainsi passés de son compte professionnel à son compte personnel, au sein de la même banque, la Caisse des dépôts et consignations.  « Le casse du siècle à la pointe du stylo » , a résumé Marc Borten, avocat de l'Ursaff du Rhône, lésé de plus de 2,6 millions d'euros, parmi la vingtaine de parties civiles constituées au procès, dont le Trésor public. La procureure Charlotte Trabut a aussi évoqué  « une atteinte aux biens de l'ordre du hold-up » , requérant sept ans de prison ferme et mandat de dépôt à la barre.

Failles narcissiques

Issu d'une famille modeste et instable - sa mère était danseuse  « auprès d'Yves Montand »  -, Jean-Philippe Reverdy a raté le bac, puis il a préféré assistant de syndic à employé de supermarché, en consultant ses premières annonces d'emploi. Ce qui lui a permis d'intégrer la profession de mandataire, créée en 1985, époque de recrutement sans exigence de diplôme.

« Je suis passé de 1 200 francs de salaire, à trois millions en un an, ça a fait un choc je dois dire » , raconte M. Reverdy, cheveux sur la langue, dont le masque chirurgical sur le visage fait penser à un médecin analysant son propre cas. Celui d'une personnalité dépressive, qui a sombré dans un irrépressible besoin de reconnaissance, pour combler ses failles narcissiques à grands coups de dépenses irréfléchies, selon les expertises psychiatriques. Une furieuse façon de tout gâcher par penchant suicidaire, favorisée par des contrôles déficients, ont complété ses avocats.

« Il est passé par un trou de souris, ce n'est pas un escroc de haut vol, c'est un petit professionnel avec des responsabilités trop lourdes pour ses épaules, qu'on a laissé à l'abandon »,  a plaidé M e  Nicolas Bes.  « La détermination délinquante n'est pas la même quand il y a autant de facilités »,  a enchaîné M e  Jean-Félix Luciani. Le liquidateur du mandataire fautif a intenté une procédure civile contre la Caisse des dépôts et consignations, persuadé d'une faille coupable dans le système de contrôle de la banque publique.

Selon son récit, le hasard d'une erreur de manipulation lui a donné l'idée fatale. Il a testé 1 000, puis 5 000 euros, déposés sur son compte, avant sa dérive exponentielle de 10 000, 100 000, jusqu'à 398 000 euros en un seul chèque. Prenant soin de répartir ses gains sur trois comptes, évitant les virements à l'étranger pour éviter Tracfin, le mandataire passait ses journées à repérer les enveloppes utiles, les marquant au stylo. Le soir, à l'étude, il prélevait les chèques et établissait les faux certificats correspondants.

« J'étais dans l'addiction »

« Le plus dur c'est d'être seul, le poids devient de plus en plus important, les sommes s'accumulaient, psychologiquement, c'est insupportable »,  a exposé le prévenu, racontant ses tours d'Aston Martin le dimanche, seul au volant. Villa construite en forme de bateau dans l'Ain, appartement boulevard des Belges dans le chic 6 e  arrondissement de Lyon, voitures de luxe, bijoux, tableaux, placements, pensions à ses proches. Il a tout flambé, aidé par trois divorces et une maîtresse dispendieuse, désormais persuadé qu'un sort ésotérique lui était jeté.

« J'étais dans l'addiction, j'étais comme un gamin, pas spécialement heureux de tout ça »,  confie-t-il au président, Julien Ferrand. La parenté éloignée avec le poète Pierre Reverdy n'a pas échappé à M e  Jean-Félix Luciani, choisissant quelques vers d' Après le bal , pour décrire la déchéance de son client, ses biens intégralement saisis, réduit au RSA après avoir fait danser les millions :  « Je suis seul et je ne puis lutter contre ce froid. »

Richard Schittly(Lyon, correspondant)

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