Midilibre pas très liberté de la presse car le nom du mis en cause magistrat a été omis
Nîmes : un magistrat nîmois mis en examen pour violences conjugales, son avocate monte au créneau
|
Le magistrat visé par la plainte exerce au tribunal judiciaire de Nîmes. H.R.
Faits divers , Gard , Nîmes , Justice
Publié le 14/04/2021 à 16:49 , mis à jour le 15/04/2021 à 15:56 |
Un magistrat du tribunal judiciaire de Nîmes a fait l'objet d'une mise en examen pour violences conjugales. Me Anne-Marie Soubré, son avocate est montée au créneau. Me Olivier Morice, l'avocat de la plaignante s'insurge contre une forme de corporatisme judiciaire sur le déroulement de l'enquête. La procureure générale, Françoise-Pieri Gauthier assure au contraire que le magistrat n'a bénéficié d'aucun traitement de faveur en dépaysant l'affaire. Explications
L'information révélée ce mercredi par Le Canard enchaîné a été confirmée aujourd'hui de source judiciaire : un magistrat du tribunal judiciaire de Nîmes a fait l'objet d'une mise en examen pour violences conjugales. L'affaire a été délocalisée au tribunal judiciaire de Lyon où deux juges d'instruction ont ordonné fin mars la mise en examen du magistrat de Nîmes.
Interrogé ce mercredi 14 avril, Me Olivier Morice a confirmé qu'il était l'avocat de la plaignante. Il s'agit d'une ex-compagne du magistrat.
L'avocat de la plaignante dénonce "un corporatisme" |
|
Me Olivier Morice défend la plaignante et il a déposé plainte contre le magistrat nîmois. DR |
L'avocat pénaliste parisien, outre le fond de l'affaire qui n'est pas jugée, étrille au passage une forme de corporatisme judiciaire sur le traitement réservé au magistrat. Il estime avoir dû sérieusement batailler pour que l'affaire soit délocalisée dans une autre juridiction. "Il semble qu'il a bénéficié d'un certain soutien corporatiste", insiste-t-il épinglant au passage la direction des services judiciaires de la Chancellerie (DSJ) comme la procureure générale de la cour d'appel de Nîmes.
Laquelle réfute au contraire toute idée de traitement de faveur. "La direction des services judiciaires, à l'évidence, a mal appréhendé les conséquences de cette affaire". Me Olivier Morice qui est une figure pénale du barreau de Paris, rappelle qu'il s'agit d'un dossier de violences physiques. Deux juges du tribunal judiciaire de Lyon ont interrogé le magistrat Nîmois et ont décidé de le mettre en examen pour des faits commis fin 2019.
L'avocate du magistrat rappelle la présomption d'innocence
Interrogée ce mercredi matin, l'avocate du magistrat, Me Anne-Marie Soubré rappelle que comme tout justiciable, son client n'est pas jugé et bénéfice entièrement de la présomption d'innocence et que la mise en examen pour violences conjugales porte sur une interruption temporaire de travail d'une journée. "ce sont des faits pour lesquels il s'est expliqué et qu'il conteste", poursuit l'avocate du barreau de Pontoise (région parisienne).
Me Soubré souligne qu'aucune démarche n'a été effectuée pour que ce dossier puisse être traité à Nîmes. "C'est la Cour de Cassation qui a décidé de confier le dossier au tribunal judiciaire de Lyon. C'est gênant qu'on laisse entendre qu'il y ait une volonté de lui réserver un quelconque traitement de faveur. L'affaire n'a jamais été traitée à Nîmes", assure-t-elle.
"Ce magistrat n'a bénéficié d'aucun traitement de faveur"
Même tonalité du côté de la cour d'appel de Nîmes où la procureure générale, Françoise Pieri-Gauthier qui a précisé cet aspect. "J'ai demandé la délocalisation de l'affaire pour que précisément l'on permette un traitement le plus objectif possible de cette affaire avec des magistrats qui n'ont pas de lien avec la cour d'appel de Nîmes. Ce magistrat n'a bénéficié d'aucun traitement de faveur", indique le haut magistrat qui codirige la cour d'appel avec le premier président.
Réactions prudentes au tribunal judiciaire de Nîmes
Ce mercredi au tribunal de Nîmes, les réactions étaient prudentes sur le cas du magistrat. De nombreux juges ont exhorté à la prudence tant que le dossier ne donnait pas lieu à une décision d'un tribunal." Comme on le dit souvent pour n'importe quel justiciable, une mise en examen n'est pas synonyme de culpabilité, c'est valable aussi pour un magistrat", notait un juge.
Pour autant, Me Olivier Morice l'avocat de la plaignante reste persuadé que des mesures conservatoires auraient dû être prises pour le magistrat. "Je trouve choquant voire surréaliste qu'il soit amené à requérir devant le tribunal correctionnel ou aux assises". Pour sa part, l'avocate du magistrat nîmois nuance les propos de son contradicteur et rappelle que son client travaille dans une petite juridiction "où il est amené comme ses collègues à traiter tous les dossiers qui lui sont confiés".
Trois autres plaintes classées
Sa crédibilité est sujette à caution", poursuit Me Morice qui évoque un précédent où un avocat général de la cour d'appel avait été suspendu "pour avoir volé un billet de 20 euros dans le portefeuille de son collègue". Pour sa part, la procureure générale, estime qu'il s'agit de deux types d'affaires qui ne sont pas du tout comparables. "Dans un cas, c'était reconnu et dans l'autre pas. Établir un parallèle entre les deux n'est pas possible", observe Mme Pieri-Gauthier.
Comme le révèle ce mercredi, le Canard Enchaîné , le magistrat a par ailleurs été visé par d'autres plaintes pour des faits similaires par une autre ex-compagne. " Les plaintes ont été classées", insiste Me Soubré, l'avocate du magistrat mis en cause. Pour ces faits dénoncés et concerneraient la période de 2018, une procédure de délocalisation a également été enclenchée et le dossier classé sans suite à Avignon. "À cet égard, mon client a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse".
La procureure générale précise que le précédent dossier portait sur trois plaintes. Selon nos informations, les faits dénoncés seraient intervenus sur fond de séparation du couple et de garde d'enfant. À cet égard, deux plaintes concernaient des violences et une troisième pour non-présentation d'enfant. Les trois affaires ont été classées.
À Nîmes, les magistrats du tribunal judiciaire ne cachaient leur désarroi face à cet épisode. "Je connais ce collègue et lui conserve toute mon estime, une plainte ce n'est pas une preuve de culpabilité. Être magistrat, ce n'est pas une circonstance aggravante, je souhaite que ce collègue soit traité comme tout le monde. Je ne partage pas s
es options professionnelles mais il faut être prudent ", insistait ce mercredi un juge nîmois.
HOCINE ROUAGDIA Voir les commentaires
vidéo en cours |
|
Nîmes : l'ordre des avocats relance son activité, entretien avec Me jean Marie Chabaud 2 mise en place cellule conseil aux entreprises |
Nîmes : le bâtonnier... |
|
Nîmes : le bâtonnier jean marie chabaud fait le point sur la situation de l'ordre des avocats de nîmes |
Nîmes : Me Baptiste... |
|
Nîmes : Me Baptiste Scherrer, fait le point sur l'enquête du gastro entérologue mis en examen pour escroquerie à la CPAM sur fond d'injection d'acide hyaluronique à des patients obèses |
Violences conjugales... |
|
Violences conjugales : le coup de gueule du magistrat Luc Frémiot |
Nîmes : interview... |
|
Nîmes : interview hélène mordacq présidente de l'association Via fémina fama qui vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales. |
Les commentaires (42)
maitrenature Il y a 3 jours
Sacré Patrick.
Que justice soit faite
BB43 Il y a 4 jours
Même si les magistrats n'ont aucun lien direct il n'en reste pas moins qu'ils sont magistrats et que il arrive que le copinage existe malgré tout sauf à à avoir un avocat qui fait trembler les tribunaux
danilo Il y a 4 jours
allez y les copains, épanchez votre fiel prenez du plaisir...
Eric301 Il y a 4 jours
Vivement un jury citoyens élus pour un an, pour juger du travail et des décisions des juges mis en causes dans certains dossiers.
Anonyme138573 Il y a 4 jours
Entièrement d'accord. Cela éviterait peut être certaines décisions de justice contestables ainsi que des erreurs judiciaires.
raptou Il y a 4 jours
""Être magistrat, ce n'est pas une circonstance aggravante,""" c'est sûr que dans une pareille affaire et par les temps qui courent si c'est pas une circonstance aggravante on peut quand même se poser la question éventuellement de la neutralité de ce magistrat face à un quidam qui peut avoir à faire avec la justice pour violence sur sa compagne...
XRS343066 Il y a 4 jours
Pour une journée où il taf pas mdr la sanction ! je ne sais pas pk on juge d'après moi et ce que on lit dans l'article il divorce souvent il a bcp d'ex compagnes les feux de l'amour quoi ptdr a vouloir étouffé l'oiseau dans l'ouf c'est parti a Lyon incapacité de jugés les uns ou l'envie de fermé les yeux pour les autres .... Pas beau pour ce qui représentent la justice en France pas beau du tout ...
artur rainbow Il y a 4 jours
Ça va, bien réveillé ou pas encore couché ?
Sagacité Il y a 4 jours
Trop de dopage dans le milieu de la magistrature
verrassoi30 Il y a 4 jours
C'est la fable du pot de terre contre le pot de fer, ou bien encore l'histoire de David contre Goliath qui se jouent ici.
Et les enfants dans tout ça, s'il y en a ?
A ce sujet, les paroles de notre premier ministre (voir réaction plus bas) font écho à celles exprimées par l'avocate Isabelle Steyer, spécialisée dans les affaires de violences conjugales.
Voir l'article "Violences conjugales : Un mari violent est forcément un mauvais père" datant du 23/11/2019 déposé sur le site de France Inter.
Pifpafpof Il y a 4 jours
Le pot de terre contre le pot de vin comme l'avait si bien dit coluche
Anonyme1353764 Il y a 4 jours
il risque rien avec la justice Française.
JOYON Gérard Il y a 4 jours
Avocate Morice ?
Décidément il n'y aura jamais personne pour corriger ce que tous les jours nous lisons!
C'est un avocat . Homme.
www.midilibre.fr © 2021 |