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 Le fichage EDVIGE et les bases élèves vont agraver les détournements - Les données de santée subiront le même sort que http://www.victime-ripou.com
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POLICE Des ministres recadrés en attendant de revoir en partie le système
Edvige : Nicolas Sarkozy démine le fichier

Une fois encore, Nicolas Sarkozy a dû personnellement reprendre en mains un épineux dossier intérieur. Selon le scénario déjà déroulé à plusieurs reprises, le présid ent de la République s'est ef forcé de désamorcer la polémique qui enflait depuis plusieurs jours à propos d'Ed ­vige (», le nouveau fichier informatisé vilipendé de toutes parts. Et pour ce faire, il se de v ait de recadrer ses ministres, à l'origine d'une énième cacophonie gouvernementale. Et d'en appeler hier au "sang-froid" et à la "cohésion" de l'équipe de François Fillon lors du Conseil des ministres.

Des discussions, mais pas question de revenir sur le fichage de mineurs à partir de 13 ans
Dans la ligne de mire du chef de l'Etat, Michèle Alliot-Marie, responsable du décret signé le 1' juillet sans qu'il fasse alors beaucoup de vagues... Reçue à l'Élysée mardi, dès le retour de Géorgie du président de la République, la ministre de l'Intér ieur a eu droit à un deuxième recadrage en présence du Premier ministre. Lequel ne fut sans doute pas épargné pour avoir chapitré Hervé Morin, le ministre de la Défense, qui avait exprimé ses "doutes" sur le curieux "mélange des genres" que pourrait s'octroyer Edvige. Seule Rama Yade n'eut pas de

remontrance officielle sur ses états d'âme formulés à voix haute, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme étant man datée pour défendre les grands principes, donc en priorité les libertés...

Bref, il était grand temps d'éteindre le feu, d'autant que le collectif "Non à Edvige" continuait d'engranger des si g natures (plus de 130 000) et que des personnalités de tous horizons, notamment la prési d ente du Medef Laurence Pa ­ risot, se joignaient à la contro verse. "C'est une affaire mal conduite" par le gouvernement

"qui n'a pas bien com m uniqué", s'est même permis hier Bernard Accoyer, le pré sident de l'Assemblée nation ale, peu suspect de collusion avec l'opposition !

Mais si ses ténors ont dem andé, à l'instar de François Hollande, le retrait du fichier, Nicolas Sarkozy n'a pas sous c rit à leur pression, rappelant que sa priorité demeurait "la lutte contre la délinquance" et qu'en l'occurrence, il fallait bien se doter d'outils de ce type, comme l'avait fait la gauche pour les RG en 1991. Pas question non plus de

céder sur le fichage de mineurs à partir de 13 ans, leur part dans les vols et les viols avec violence ne cessant d'augmenter. Mais en tant que "garant des libertés publiques", le président aurait lâché du lest et remis en cause l'utilité de profils sexuels et médicaux. Il serait également ouvert à la question de la pertinence de fichiers de personnalités simplement "susceptibles ' de troubler l'ordre public" et non plus seulement les vrais fauteurs de troubles. Selon son entourage, il estimerait que le Who's Who suffit pour ce faire, voire interne t - qui fournit une foison d'informations sur les personnes publiques. Conclusion, "la MAM" va devoir organiser le repli stratégique et consulter tous les protagonistes du conflit avant que "le bébé" Edvige soit toiletté, ou mieux, langé dans une loi par l'Assemblée nation ale. La ministre a néanmoins assuré ne pas se sentir "désavouée", reconnaissant tout juste avoir "sous-estimé le fantasme qui pouvait "tourn er autour de ce fichier". Il se murmure néanmoins qu'après "l'affaire corse" de la villa de Christian Clavier, l'hôtesse de la place Beauvau ne serait plus du tout en état de grâce... présidentielle.

Hélène PILICHOWSKI ( 1 ) Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale

n DERNIÈRES RÉACTIONS

• Le Conseil de l'ordre national des médecins a rappelé hier qu'"il n'est pas possible d'enregistrer sans l'accord formel de la personne concernée des' informations sur son état de santé". Le Conseil "doute" ainsi de "la crédibilité du recueil de ces informations" dans le cadre d'Edvige.

• Le Syndicat des commissaires de la police nationale s'est déclaré de son côté "étonné de la levée de boucliers" autour d'Edvige, fustigeant ses détracteurs, "les mêmes qui ont combattu le fichier national automatisé des empreintes génétiques" et qui "ont ainsi retardé sa mise en œuvre au prix de nombreuses victimes supplémentaires".

• L'UMP a réagi à contre-courant hier : "Que ceux qui espèrent en profiter [...] pour remettre en cause le fichage des mineurs [...] et donc affaiblir les moyens de lutte contre les nouvelles formes de délinquance, n'aient pas de doute sur la détermination de la maj orité à maintenir les avancées d'Edvige".

• Le Collectif "Non à Edvige" a réaffirmé sa volonté de voir annuler le décret instituant Ed ­vige : "Le retrait du décret est un préalable à l'ouverture d'un débat parlementaire".