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Rien de surprenant l'impunité est assurée par des juges corrompus
Publication le Nouvel Observateur du 26 février 2009 Pages : 62 , 63 , 64 , 65

Révélations. Comment Taser, le fabricant du pistolet électrique, a-t-il collecté des renseignements privés sur le leader d'extrême gauche? Florence Aubenas retrace ce fichage abusif qui implique policiers, fonctionnaires à la retraite et officines privées
Besancenot fliqué

Le brigadier major s'est assis dans le bureau des inspecteurs de l'IGPN, la police des polices. Il a déjà compris qu'il était convoqué pour cette affaire d'espionnage qui fait tant de bruit : Olivier Besancenot a été traqué par un cabinet derenseignement privé, pour le compte supposé du représentant en France des pistolets à impulsion électrique Taser. En poste dans une ville du Sud-Ouest, le brigadier major a été repéré par les mouchards informatiques quand il a plusieurs fois consulté les fichiers de police sur le jeune dirigeant de la gauche anticapitaliste «Besancenot avait dit dans une émission télé qu'il utilisait une simple voiture Peugeot. On a voulu vérifier », explique-t-il. Les inspecteurs de l'IGPN lui demandent : «Qui, "on"?» Lui : « Tout k service » Les inspecteurs continuent : « Vous avez l'habitude de passer les gens au Stic [NDLR, le plus gros fichier de police, lire ci-contre] après les émissions de télé ? Votre hiérarchie était-elle au courant?» Non. «Besancenot était-il venu alors dans le cadre d'un mouvement social?» Non. «Est-il normal que des recherches aient aussi été fanes sur la compagne de Besancenot, qui n'exerce pas d'activité politique? Vous avez consulté à nouveau les fichiers sur lui le 22 février 2008 à 14h32 et 14h33, alors qu'à ces heures-là il est indiqué que vous étiez en patrouille. Tout ça n'est pas logique. »
Plus d'une dizaine de fonctionnaires ont été convoqués, comme le brigadier-chef, depuis que l'affaire a été révélée par « l'Express » l'an dernier. Immédiatement, les enquêteurs se sont

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rendu compte que le dossier allait les entraîner dans les profondeurs de leur propre système, flics contre flics, une plongée dans le Grand Bleu de la police, où des réseaux entremêlent les fonctionnaires en service et des agents privés. Et là, nul ne sait plus très bien qui travaille pour qui, ni pour quoi. Le club des ex

Le premier rendez-vous a eu lieu des mois auparavant dans le 16e arrondissement, un soir de 2007 à Paris. Il est tard. «Je préférais être discret », dit Antoine Di Zazzo. Lui, « c'est l'homme qui se prend pour James Bond», résume en blaguant un de ses contacts. Di Zazzo possède la société SMP Technologies, qui commercialise en France les produits Taser. L'intérêt de Di Zazzo pour Besancenot remonte à une interview sur Canal+ où il expliquait que le fameux pistolet avait fait «150 morts aux Etats-Unis ».

Di Zazzo a commencé «par lancer une veille médiatique pour être averti chaque fois que k mot Taser était prononcé par Besancenot ». SMP Technologies compte alors 8 salariés, 450 000 euros de bénéfices et un chiffre d'affaires en pleine expansion, pour peu que les commandes se maintiennent. A ses visiteurs, Di Zazzo offre volontiers de luxueux tirés à part où s'étale quelque article flatteur à son sujet Mais ce soir là, l'ambiance n'y est pas. Son rendez-vous de minuit s'appelle Gérard Dussaucy, policier à la retraite qui a fondé son « agence de droit privé ». Le cabinet Dussaucy ressemble à ces sociétés qui poussent le ministère de l'Intérieur

Qu'est-ce que le Stic ?

Créé en 1985, le Système de traitement des infractions constatées est un fichier du ministère de l'Intérieur regroupant les informations concernant les auteurs d'infractions interpellés par la police nationale. II comprend aussi les données relatives aux victimes de ces infractions ainsi que l'identification des objets volés ou détournés. L'identité des personnes mises en cause peut être conservée pendant vingt ans. Cette durée peut être portée à quarante ans pour les crimes aggravés. Mais elle peut être réduite à cinq ans pour les contraventions de cinquième classe, les délits routiers, l'usage de produits stupéfiants ainsi que les crimes et délits commis par des mineurs.

à tenter de réglementer ce secteur où travaillent aujourd'hui davantage de personnes que dans la police et la gendarmerie réunies.
« Les cabinets privés, c'est le club des ex », s'amuse un commissaire. La plupart des dossiers que traite le cabinet Dussaucy arrivent en effet grâce à deux autres retraités de prestige, jadis grands patrons dans la police. Même l'assistante est une figure mythique de la judiciaire, où elle a fait sa carrière comme secrétaire à la direction de Paris. A l'époque, Dussaucy est aussi un des piliers de Perspective 21, association où se retrouvent