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Dérapent dans le département 59 ju-ges huissiers notaires liquidateur judiciaire avo-cats  gendarmes  po-li-ciers   et sur le reste de la France  

(et les complices ? ) Comme par hasard on retrouve le liquidateur SOINNE dans la mise en cause du notaire DUCOURAU. Le filon de sa fortune serait-il là ? ! Le procureur et le juge auraient-ils oublié une inculpation pour association de malfaiteurs ou escroqueries en bande organisée ?

Où passe le patrimoine volé au peuple de la France ! L'original de Libération            L'impunité ?

Libération www.liberation.fr/societe/2002/11/16/un-liquidateur-englue-dans-la-pierre_421813

Un liquidateur englué dans la pierre Par Renaud Lecadre — 16 novembre 2002 à 01:47

Me Soinne, vedette lilloise des tribunaux de commerce, a été mis en examen.

Sa mise en examen pour « escroquerie en bande organisée » a stupéfié le petit monde des tribunaux de commerce. Me Bernard Soinne est le liquidateur judiciaire le plus riche de France (son étude de 70 salariés règne sur la quasi-totalité du Nord-Pas-de-Calais) ; le plus influent, aussi : professeur d'université à Lille-II, ses ouvrages ­ on dit « le Soinne » ­ font autorité. « C'est une sommité, souligne un confrère parisien, notre référence à tous. »

Me Bernard Soinne est tombé pour son amour immodéré de la pierre. Il possède pas moins de quarante-neuf SCI (sociétés civiles immobilières), le plus souvent au nom de ses enfants. Une vraie entreprise familiale : son fils est liquidateur comme papa, sa fille est conseillère juridique, sa femme est greffière au tribunal de commerce de Roubaix. Selon un proche, ce « comportement compulsif » viendrait de son père, huissier à Saint-Omer à une époque ou cela ne payait pas... Sa dernière acquisition, rue des Pénitentes à Lille (Nord), remet au goût du jour des connexions qu'un procureur local, Alain Lallement, a baptisées « un certain immobilier lillois, où le truand côtoie le fonctionnaire, le policier, voire le magistrat ».

Risque de « ruine générale » . La vrillette est une variété de termite particulièrement vorace. Elle peut détruire un immeuble entier, mais aussi une réputation. Au 23-25, rue des Pénitentes, un arrêté de péril a évacué tout le monde en mars 1999 avant que le bâtiment ne s'effondre. Des travaux chez Me Soinne, qui possède un quart de l'immeuble, ont mis en lumière l'activisme des vrillettes : le plancher de sa voisine du dessus s'est subitement écroulé. Du côté de chez Soinne, un fongicide puissant fut promptement pulvérisé. Ses copropriétaires d'infortune n'ont pas bénéficié du même traitement antixylophagique. Le dossier est devenu affaire d'escroquerie puisque les promoteurs ont continué à vendre des appartements après octobre 1997, date à laquelle deux expertises ont évoqué un risque de «ruine générale ».

Mis en examen et écroué début octobre, Jean-Pierre Talmant, à la fois promoteur (via la SCI Les Pénitentes) et constructeur (via la CRN), n'a pas traîné pour tout reporter sur Bernard Soinne, à qui il prête le « plan de s'emparer de la totalité de l'immeuble », en surfant habilement sur les différentes procédures judiciaires . Les défenseurs du liquidateur réfutent ce rôle de deus ex machina, mais le déroulé des événements le place sans cesse en première ligne.

« Comme chez lui » . En 1994, avant même que les promoteurs n'aient acheté ce vieil immeuble à rénover, Me Soinne les contacte en voisin : il est intéressé par le sous-sol et le rez-de-chaussée, pour agrandir son étude. Selon l'expertise commandée par le juge d'instruction, Soinne a acheté ses lots entre 1 030 et 3 090 francs le m2 ( de 157 à 471 euros ), alors que le prix moyen payé par les autres copropriétaires sera de 6 500 francs ( 991 euros ). Talmant explique ce « prix particulièrement bas » par le fait que Me Soinne « était comme chez lui à la Banque populaire du Nord », l'organisme qui devait débloquer 6 millions de francs (0,91 million d'euros) pour lancer l'opération. Jean-Louis Ferla, l'autre promoteur poursuivi, admet que, « flatté » de dealer avec une célébrité comme Bernard Soinne, ils n'ont « sûrement pas gagné d'argent » grâce à lui. Le constructeur Christian Deleplanque, également mis en examen, met un bémol à cette version : le responsable des crédits à la Banque populaire étant, comme par hasard, l'acquéreur d'un appartement au dernier étage, il aurait bénéficié d'un prix « cadeau » pour ses travaux de toiture.

S'il vénère la pierre, Me Soinne exècre les impôts. Toutefois, comme le souligne son entourage, « l'optimisation fiscale n'est pas un délit ». L'opération Les Pénitentes s'est faite sous couvert de la loi Balladur, qui permet de retrancher du revenu imposable le montant des travaux ­ entretien, isolation ou amélioration ­ effectués à domicile. Mais pas ceux de démolition-reconstruction. Me Soinne n'a lui pas hésité à abattre un mur ­ d'où l'effondrement du plancher de sa voisine du dessus . Selon les experts judiciaires, il a aussi « annexé » des parties communes et aurait dû demander un permis de construire compte tenu de l'ampleur des travaux. Passons. Me Soinne subira quand même un redressement fiscal de 300 000 francs (45 735 euros) au motif qu'il avait tenté de récupérer la TVA en faisant passer ses locaux rénovés pour du neuf... Le professeur d'université n'entend pas prendre l'ardoise fiscale à sa charge, et exige des promoteurs ­ qui n'y sont pour rien ­ une « compensation » : c'est ainsi qu'ils vont lui accorder un rabais sur le duplex situé au sommet de l'immeuble. En 1997, Me Soinne rachète 400 000 francs ce qui en vaut 900 000. Non seulement la différence dépasse largement le montant de son redressement, mais il n'a toujours pas réglé, à ce jour, les 400 000 francs en question. Là encore, passons.

Désœuvré . En 1999, Me Soinne, qui a pris l'habitude de réunir les copropriétaires, leur conseille d'engager ­ avec succès ­ des procédures en résolution de vente. Il ne s'y associe pas personnellement, au contraire : lui préfère prendre des hypothèques sur la SCI Les Pénitentes. « A chaque fois qu'une vente est annulée, le lot revient dans le giron de la SCI et Me Soinne récupère un gage supplémentaire », résume, admiratif, un avocat lillois. La manœuvre doit se parachever par la mise en liquidation judiciaire de la SCI, domaine dans lequel Me Soinne excelle : compte tenu de ses gages, il pourrait récupérer le tout à bas prix.

A Lille, le 23-25 de la rue des Pénitentes est aujourd'hui désœuvré. Il faudrait 23 millions de francs (3,5 millions d'euros) pour le remettre d'aplomb. Les contempteurs de Me Soinne soulignent que l'expertise sur les travaux à effectuer a été gonflée afin de dissuader les candidats. Ses défenseurs rétorquent qu'il est au contraire plombé par cet immeuble maudit : « Ou bien c'est Machiavel, ou bien c'est un couillon. » Gageons que Me Soinne saura plaider le second terme de l'alternative. En attendant, il s'est domicilié en Belgique. Non pas, jure-t-il, pour échapper à l'impôt sur la fortune, mais pour renouer avec ses origines.

Renaud Lecadre

 






Réseaux crapuleux ! Voilà pourquoi mes ripoux échappent aux poursuites ?