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LibéStrasbourg Libération.fr 11/11/2008
Amour, drogue et dettes: un policier et une greffière jugés à Strasbourg
SOCIETE - Un capitaine de la brigade des stupéfiants de Strasbourg et sa maîtresse, greffière au tribunal de grande instance, doivent comparaître à partir de mercredi devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour leur implication dans un trafic de drogue issue de scellés. Numéro deux de la brigade au moment de son interpellation en mars 2007, François Stuber, 46 ans, aujourd'hui révoqué de la police, avait alors toute la confiance de ses supérieurs. A tel point que c'est à lui qu'il revenait de porter à l'incinérateur les saisies de stupéfiants pour les y détruire .
Mais ce sont précisément 4,2 kilos d'héroïne issue de ces saisies que découvriront les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) lors d'une perquisition au domicile de sa maîtresse Laurence Hamon, une greffière de 37 ans.
Le policier a été trahi par son indic, un dealer déjà condamné pour trafic de stupéfiants, recruté en 2002. A l'époque, François Stuber l'avait tiré d'une affaire de trafic où il était impliqué, en échange de bons tuyaux. Très vite, il lui a également proposé de revendre des stupéfiants, issus des saisies, auprès de son réseau de clients.
Pour qu'on ne voie que du feu dans les saisies à détruire, l'herbe de cannabis était remplacée par de la paille achetée dans une jardinerie, et la cocaïne par du paracétamol écrasé et mélangé à un peu de drogue, afin que le mélange continue à réagir positivement aux tests toxicologiques. Au total, l'indic affirme avoir remis entre 2003 et 2006 quelque 400.000 à 500.000 euros à son patron. Une ampleur que nie l'intéressé, qui affirme n'en avoir retiré que 1.500 à 2.000 euros par mois, tout en reconnaissant s'être retrouvé pris dans un engrenage d'endettement.
L'indic a fini par dénoncer le policier fin 2006 pour se libérer des pressions et de "l'esclavagisme" dont il se sentait victime, affirmant qu'il était contraint de vendre toujours plus, et même d'effectuer gratuitement des petits boulots au domicile conjugal de M. Stuber.
Accusé de trafic d'héroïne, cocaïne, cannabis, subutex et amphétamines et de détournement de scellés, le policier reconnaît presque tout, hormis d'avoir ordonné à l'indic la mise en place d'une filière d'importation de cannabis en provenance des Pays-Bas. Sa maîtresse, qui dit n'avoir agi que par amour, est quant à elle poursuivie pour avoir, entre autres, participé au stockage des produits et au blanchiment de l'argent de leur revente, et avoir en outre soustrait une pièce d'un dossier d'instruction. Au cours de l'enquête, elle avait également admis avoir profité de sa position pour vérifier des noms dans les ordinateurs du tribunal pour informer le réseau d'éventuelles procédures en cours.
Outre le couple et l'indic, sept autres personnes impliquées à des degrés divers dans l'affaire doivent comparaître à la barre.
AFP
12/11/2008
Accusé de trafic de stups, l'ex-flic fait part de sa "consternation"
SOCIETE - La scène pourrait avoir été saisie à la terrasse d'un café. Un couple qui bavarde tendrement, s'échange des mots à l'oreille et esquisse des sourires. Elle porte un gilet gris et a des cheveux très bruns, coupés au carré. Lui, cheveux ras, a passé une veste noire sur une chemise blanche. Il lui caresse la joue, pose la main sur son épaule. Elle en profite pour jouer avec ses doigts, ravie de le sentir près d'elle. Ils semblent sur le point de s'embrasser. L'homme et la femme sont en fait assis l'un derrière l'autre, entourés de policiers. Ils comparaissent depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. François Stuber, 46 ans, ex-capitaine de police, et Laurence Hamon, 37 ans, ex-greffière au tribunal, doivent répondre de trafic de stupéfiants .
Au bout de six heures d'audience, leur manège amoureux agace le président Bernard Bangratz : "Quand vous aurez fini de vous bécoter et de vous rouler des pelles, vous me ferez signe. Ca commence à me courir sur le haricot ! Calmez-vous, de grâce !". A l'époque des faits (voir l'article du 11 novembre pour les détails), ils étaient amants. Aujourd'hui en détention provisoire, ils cherchent à se marier. Laurence Hamon parle d'une "relation fusionnelle" : "Je n'ai pas réagi. C'était une fuite en avant, j'étais perdu dans un tourbillon. Pour la première fois, j'avais l'impression d'être aimée pour ce que je suis. J'ai occulté tout ça parce que c'était le côté sale que je ne voulais pas voir".
"Vous avez toujours été excellemment noté. Vous avez même reçu la médaille d'honneur de la police nationale", relève le président à l'adresse de l'ancien numéro 2 de la brigade des stupéfiants. "Disponibilité, rigueur, dynamisme, opiniâtreté, habileté, maîtrise professionnelle", sont les mots qui ornent ses bulletins d'appréciation annuels. "Le travail spécifique de brigade des stupéfiants correspondait à ce que j'aimais faire : des filatures, des planques, des interpellations, des perquisitions. Même si les affaires se ressemblaient un peu, on ne savait pas de quoi le lendemain serait fait", explique François Stuber.
De 2003 à 2007, il admet avoir pioché dans les saisies et scellés de son service des stupéfiants qu'il remettait sur le marché via son indic et un réseau de revendeurs, prévenus eux aussi. Marié à l'époque et père de famille, il avait des soucis financiers, liés à un empilement de crédits. "Ce n'est en aucun cas une excuse, ça peut juste être une explication, nuance l'ex-flic, radié en février dernier. Effectivement, je pense que j'ai commencé à m'enterrer dans les dettes à partir de 1993. Mon ex-épouse avait perdu son travail, mon père est mort, je voulais vivre en étant plus à l'aise que lui, et c'est là que ça a commencé." Il se rendait aussi fréquemment dans des casinos, mais sans être "accro" selon lui.
Les deux amants auraient aussi consommé de l'héroïne, selon des analyses réalisées sur leurs cheveux. Ils nient. "L'héroïne, je n'en ai jamais consommé, parce qu'elle me faisait peur, affirme François Stuber. Elle me fait peur et pourtant j'en ai vendu. C'est pour ça que si je devais faire une plaidoirie, je l'appellerai "Consternation". Consternation et honte par rapport à ce que j'ai fait." Pour la plaidoirie, il se reposera toutefois sur son avocat Francis Metzger, qui prendra la parole demain.
T.C.
Drogue: un policier des stups suspendu
lefigaro.fr (avec AFP)
15/10/2007
Le parquet
de Strasbourg l'a mis en examen comme sa maîtresse, greffière du tribunal, après la découverte de 4,5 kg d'héroïne au domicile de celle-ci.
L'inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices) a proposé jeudi une «mesure administrative» de suspension à l'encontre d'un capitaine de police, en poste à la brigade des stupéfiants à Strasbourg, après la découverte de 4.5 kg kilos d'héroïne et des produits dits de «coupe» au domicile de son amie, greffière du tribunal de la ville. Tous deux ont été mis en examen par le parquet de Strasbourg avant d'être écroués. Une troisième personne, sans emploi et déjà condamnée pour infractions à la législation sur les stupéfiants, est visée par les mêmes réquisitions.
Jamais détecté par ses collègues
La greffière, dont le nom n'a pas été révélé, «a admis dans ses auditions ultérieures que ces stupéfiants avaient été amenés par le capitaine de police et a reconnu qu'elle avait conditionné cette drogue en sachets», ajoute le procureur. «Elle a par ailleurs déclaré avoir reçu de son amant des sommes d'argent en espèces qu'elle aurait fait transiter sur son compte bancaire avant de les reverser sur celui du policier», selon le communiqué.
Le policier a quant à lui «reconnu qu'il avait effectivement déposé l'héroïne saisie chez sa maîtresse» et détourné des scellés de stupéfiants qu'il était chargé de détruire dans des conditions réglementaires, mais réfuté d'autres accusations.
Dans la journée, ce capitaine de police avait été placé en garde à vue par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices), saisie de l'enquête judiciaire, avait révélé Le Figaro.
A la direction centrale de la sécurité publique, on affirme avoir découvert cette affaire sur le tard. Le policier aujourd'hui soupçonné n'avait jamais été «détecté», ni par ses collègues, ni par la police judiciaire.
Soupçonné de trafic d'héroïne, cocaïne, cannabis, subutex et amphétamines et de détournement de scellés, François Stuber , 48 ans, ancien numéro 2 de la brigade des stupéfiants de Strasbourg, reconnaît presque tout, sauf d'avoir ordonné à son indicateur la mise en place d'une filière d'importation de cannabis. Sa maîtresse, Laurence Hamon, 37 ans, ancienne greffière au TGI de Strasbourg, comparaît à ses côtés pour avoir participé au stockage des produits et au blanchiment de l'argent issu des reventes et avoir soustrait une pièce d'un dossier d'instruction.
"Ils sont inquiets car ils vont comparaître devant les juges avec qui ils ont travaillé et qu'ils ont a minima connus, c'est leur maison de justice ", a déclaré leur défenseur Francis Metzger. "Ils ont dérapé" , a admis l'avocat. " Ils vont jouer leur avenir dans une affaire qui n'est absolument pas ordinaire", a-t-il encore dit, en évoquant l' "amour passionnel" qui lie le policier et la greffière.
L'affaire avait démarré fin 2006 lorsque François Stuber avait été dénoncé par son " indic", un dealer qui comparaît aussi dans cette affaire à Strasbourg. Ce dealer, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, avait été recruté en 2002 par Stuber. Ce dernier lui avait proposé de revendre auprès de son réseau le "matos " prélevé sur les saisies de drogues. Selon ses dires, l'indic aurait remis à son " patron " entre 400.000 et 500.000 euros entre 2003 et 2006. Des sommes contestées par l'intéressé qui reconnaît toutefois avoir rencontré de graves problèmes d'endettement. Sept autres prévenus comparaissent à leur côté pour leur implication dans cette affaire.
Publié le 11/11/2008 09:07 | LaDepeche.fr
Strasbourg. Le trafic d'héroïne du policier et de la greffière
Accusés de revendre des saisies de drogue.
Un capitaine de la brigade des stupéfiants de Strasbourg et sa maîtresse, greffière au tribunal de grande instance, doivent comparaître à partir de demain devant le tribunal correctionnel pour leur implication dans un trafic de drogue issue de scellés. Mais un recours de dernière minute a été déposé auprès du procureur général, demandant son dépaysement à Marseille.
Numéro deux de la brigade au moment de son interpellation en mars 2007, François Stuber, 46 ans, aujourd'hui révoqué de la police, avait alors toute la confiance de ses supérieurs. À tel point que c'est à lui qu'il revenait de porter à l'incinérateur les saisies de stupéfiants pour les y détruire.
Mais ce sont précisément 4,2 kilos d'héroïne issue de ces saisies que découvriront les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) lors d'une perquisition au domicile de sa maîtresse Laurence Hamon, une greffière de 37 ans.
Le policier a été trahi par son « indic » Ludovic Schweigert, 30 ans, un dealer déjà condamné pour trafic de stupéfiants, recruté en 2002.
À l'époque, François Stuber l'avait tiré d'une affaire de trafic où il était impliqué, en échange de bons tuyaux. Très vite, il lui a également proposé de revendre le « matos » issu des saisies auprès de son réseau de clients.
Pour qu'on ne voit que du feu dans les saisies à détruire, l'herbe de cannabis était remplacée par de la paille achetée dans une jardinerie, et la cocaïne par du paracétamol écrasé et mélangé à un peu de drogue, afin que le mélange continue à réagir positivement aux tests toxicologiques.
Au total, l'indic affirme avoir remis entre 2003 et 2006 quelque 400 000 à 500 000 euros à son « patron ». Une ampleur que nie l'intéressé, qui affirme n'en avoir retiré que 1 500 à 2000 euros par mois, tout en reconnaissant s'être retrouvé pris dans un engrenage d'endettement.
Sa maîtresse, qui dit n'avoir agi que par amour, est quant à elle poursuivie pour avoir, entre autres, participé au stockage des produits et au blanchiment de l'argent de leur revente, et avoir en outre soustrait une pièce d'un dossier d'instruction.
L'ex capitaine de la brigade des stupéfiants de Strasbourg qui comparaît en correctionnelle à Strasbourg pour trafic de drogue au côté de sa maîtresse, greffière au tribunal de grande instance, a reconnu aujourd'hui mercredi avoir franchit la ligne jaune et «trahi sa fonction».
Lors d'une audience énergiquement menée par le président Bernard Bangratz, François Stuber, 46 ans, ancien numéro 2 des stups et aujourd'hui révoqué de la police, a reconnu avoir «trahi (sa) fonction» en se livrant, avec l'aide de sa maîtresse, greffière au TGI, à un trafic de drogue issus de scellés.
Soupçonné de trafic d'héroïne, de cocaïne, cannabis, subutex et d'amphétamines et de détournement de scellés entre 2003 et 2006, il était chargé à la brigade de la destruction des saisies de drogues.
Le policier, qui a été «balancé» par son indic, reconnaît pratiquement la totalité des faits qui lui sont reprochés, hormis la mise en place d'un réseau d'importation de cannabis depuis les Pays-Bas.
Cheveux ras, sobrement vêtu d'une veste noire passée sur une chemise blanche, Stuber, dont le dossier professionnel était exemplaire, a indiqué ne pas avoir «senti» quand il a «dérapé».
Selon les experts, il « aimait tester ses limites » et les «dépasser», comme un « pilote de rallye » qui ne sait pas s'il « sera vivant au prochain virage ».
«Vous souvenez-vous du serment prêté lorsque vous êtes entré dans la police?», l'interroge le président. « Pas précisément. Il fallait arrêter les délinquants. Il y avait un code de déontologie...»
« Seriez-vous resté trop longtemps en poste à Strasbourg? », insiste le magistrat. « Ce n'est pas une excuse. On peut rester 35 ans sans transgresser », reconnaît le prévenu.
Fasciné par les gains faciles, il écumait les salles de jeu avec sa maîtresse, Laurence Hamon, une jeune femme de 37 ans qu'il souhaite désormais épouser, après avoir récemment divorcé de sa femme.
Assis l'un derrière l'autre, les deux amants ont multiplié les apartés, se prenant tendrement la main, une attitude que le président à modérément goûté. «Quand vous aurez fini de vous bécoter et de vous rouler des pelles, vous me le direz ! Ca commence à me courir sur le haricot !», lance-t-il aux tourtereaux, menaçant de les séparer.
Mlle Hamon comparaît pour avoir participé au stockage des produits et au blanchiment de l'argent issu des reventes et avoir soustrait une pièce d'un dossier d'instruction. Au moment des faits, cette fonctionnaire au parcours professionnel sans accroc était affectée au bureau de l'exécution des peines.
Al'audience, elle a expliqué comment sa vie « tournait autour de François Stuber» et comment ses «barrières morales» se sont rapidement estompées. «Il m'aurait ramené un cadavre, ça ne m'aurait pas étonné», avait-elle déclaré pendant l'instruction, reconnaissant «ne pas avoir su dire non».
«Pour la première fois de votre vie, il vous a rendu heureuse», souligne le président. Elle acquiesce, estimant que «plus (sa) peine sera longue, mieux ce sera pour (se) reconstruire».
Quant aux sept autres prévenus qui comparaissent pour leur implication dans cette affaire, la plupart reconnaît avoir appartenu au réseau mis en place par Stuber et son indic mais peinent à s'accorder sur les quantités écoulées et les sommes perçues.
Des zones d'ombre demeurent également autour d'un voyage aux Pays-Bas que trois prévenus ont effectué en décembre 2006 afin de ramener de l'herbe. Selon les dires de certains prévenus, l'opération aurait été commanditée par Stuber lui-même, ce que l'intéressé a une nouvelle fois démenti.
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Usé de sa fonction pour servir des intérêts familiaux ! C'est aussi le cas de Réné à Grenoble mais les procureurs et magistrats successifs refusent d'agir !
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