Accueil  Nombre de francs-maçons en France  Express 5/10/06  

Comment les françs-maçons ont investi la police ? mais aussi les associations ? La magistrature ?

Express 2/4/98 énormes scandales de francs-maçons facilités par l'opacité des loges
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Texte recopié

Le patron d'un grand restaurant de la rive gauche raconte comment il n'a jamais pu reprendre l'établissement, en dépôt de bilan, qu'il convoitait: «Je me suis heurté à des administrateurs judiciaires maçons en cheville avec des restaurateurs maçons.» Dans la restauration, le bâtiment, la distribution d'eau, mais aussi au CNPF, dans les ministères, à la mairie de Paris, la maçonnerie est devenue un relais de pouvoir incontournable. Toute grande entreprise qui se respecte a au moins un représentant quasi officiel du lobby maçon . On rencontre même des maçons dans le conseil en recrutement. Le patron de Progress, Jean Losi, est un frère; Maurice Rozet, de CPM Search, également. Certains clients ont fait part de combines maçonnes. Le climat est tel, en tout cas, que certains chasseurs de têtes s'en sont ouverts au président de l'Aprocerd (Association professionnelle des conseils en recherche directe). Et ce dernier a constitué un groupe de travail pour modifier le code de déontologie, afin que les


membres de l'association s'engagent à privilégier la compétence sur l'appartenance à une société secrète. Parfois, les pressions sont très fortes. Un maçon raconte comment, il y a quelques années, responsable à TF 1 d'un gros budget de pub, il avait subi la sollicitation de nombreux frères. Courageux et honnête, il a fait abstraction de ses amitiés maçonnes et confié le budget à un profane. «Pendant des mois, je n'ai pas osé pointer la tête rue Cadet [le siège du GO à Paris]!» Mais combien ne résistent pas?

On jauge généralement l'influence de la maçonnerie au nombre de frères présents au gouvernement. Et ils sont très peu nombreux - trois - dans celui de Lionel Jospin: Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, Louis Besson, secrétaire d'Etat au Logement, et Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants. Emile Zuccarelli, ministre de la Fonction publique, souvent cité comme maçon, est fils de maçon, mais lui-même n'est pas initié. Quant à Alain Richard, ministre

de la Défense, lui aussi «soupçonné», il affirme ne pas l'être, mais avoir de bonnes relations avec les maçons. Une sorte de «frère sans tablier», comme on dit. Il est vrai que la gauche de Jospin est beaucoup moins sensible aux trois points que celle de François Mitterrand, qui s'est beaucoup appuyé sur les maçons pour conquérir le Parti socialiste. Ce qui avait d'ailleurs provoqué la démission du Grand Orient du frère Guy Mollet. Dans une lettre adressée au grand maître Paul Anxionnaz, l'ancien patron de la SFIO affirmait «ne plus pouvoir supporter de voir des hommes se servir de la maçonnerie dans le Parti socialiste». Mitterrand affichait envers les maçons un mépris de bon aloi, en les surnommant les «frères la grattouille» - allusion à leur façon de se serrer la main - mais il en était entouré.

La maçonnerie, en vérité, est en pleine mutation. Aujourd'hui, à l'exception de son aile la plus radicale, représentée par Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, la gauche s'en désintéresse. «C'est devenu un truc ringard», commente Jean-Marie Le Guen, un ancien initié. A droite, en revanche, de manière discrète, on commence à s'engager, plutôt à la GLF ou à la GLNF, qui, en dix ans, est passée de 6 000 à 24 000 membres
. Certains prétendent d'ailleurs rénover la maçonnerie, en revenant à ses sources, qui sont libérales et non idéologiques. Le Grand Orient, en supprimant toute référence à Dieu, en s'affirmant républicain et en provoquant un schisme avec la maçonnerie anglo-saxonne, aurait, à leurs yeux, dévoyé le système! Côté Grand Orient, on accuse au contraire la GLNF d'être un super-Rotary, une loge affairiste .

Rue de Lille, à Paris, au siège du RPR, un dirigeant, franc-maçon, proche du secrétaire général, Nicolas Sarkozy, raconte: «Vous vous souvenez, aux assises du RPR, en juillet 1997, à Vincennes, Nicolas a été copieusement sifflé par les militants. En revanche, le 31 janvier dernier, porte de Versailles, il a été ovationné par les mandataires. Bizarre, non?» Et cet homme de l'ombre d'expliquer: «La franc- maçonnerie est quelque chose de très important au niveau de l'encadrement, dans les fédérations, et j'ai fait passer le message.» Forfanterie ou réalité?

Mais ce n'est pas à l'aune de la politique, à la puissance déclinante, qu'il faut juger de l'impact des réseaux maçons. «Nous assistons à un phénomène d'émiettement du pouvoir central, constate un préfet à la retraite, très proche des milieux maçonniques

L’EXPRESS 2/4/98 p 95