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Vendredi 29 septembre 2006 Le sous-préfet de la Moselle refuse de souffler dans le ballon... Bernard Gonzales... Le procureur de Metz, Joël Guitton...
Il est environ 17 heures, samedi lorsqu'un motard est arrêté au guidon
de son véhicule par un gendarme de la brigade d'Ars-sur-Moselle.
La maréchale des logis-chef décide de soumettre le pilote à l'éthylomètre.
" Vous ne savez pas qui je suis ? ", répond ce dernier

Verdict de la sanction ? Impunité ou pas ? Comme CWIKOWSKI ?


Texte recopié ci-dessous
Une affaire pourrie. " Ainsi
qualifie-t-on les faits, dans
les couloirs du palais de jus-
tice de Metz. En refsant de se
soumettre à un test d'alcoolémie,
samedi 23 septembre, au cours
d'un banal contrôle routier, le
secrétaire général de la préfecture
de la Moselle a provoqué une jolie polémique.
A l'heure où certains préfets
reprochent à la justice de faire
preuve de laxisme, et quelques
jours après le tollé provoqué par
Nicolas Sarkozy, qui dénonçait la " démission " de certains magistrats du tribunal de Bobigny, les
démarches entreprises pour enterrer cette procédure font rire (jaune) bon nombre de magis trats de ce ressort.
Il est environ 17 heures, ce
samedi, lorsqu'un motard est arrêté au guidon de son véhicule par un gendarme (une gendarmette,
en l'occurrence) de la brigade
d'Ars-sur-Moselle, posté sur une
petite route de campagne. La
maréchale des logis-chef décide de soumettre le pilote à l'éthylomètre.
Descendu de sa monture pour
monter sur ses grands chevaux,

Bernard Gonzales, sous-préfet de
son état, aurait alors vigoureuse-
ment protesté : " Vous ne savez
pas qui je suis ?Je suis le secrétaire
général de la préfecture ! Vous êtes
sous mes ordres, vous dépendez de
moi, et c'est moi qui ordonne les
contrôles. "
Sans se démonter, la gendarme
aurait répliqué en des termes cour-
tois mais fermes : " Monsieur le
secrétaire général, j'interviens de ma propre
initiative en ma qualité d'officier de police
judiciaire. " Sur ce, le motard aurait brandi
sa carte tricolore, conseillé à l'impertinente
de souffler elle-même dans le ballon
avant de remettre son casque,
d'enfourcher son véhicule et de reprendre sa
route. Branle-bas de combat immédiat!
La gendarme rend compte des faits à son commandant de brigade, qui alerte le commandant de compagnie, qui prévient le commandant de groupement. Lequel colonel ne tarde pas à recevoir un coup de fil du fonctionnaire récalcitrant, qui lui fait part d'un " petit incident " avec l'un de ses subordonnés. Poliment, l'officier lui fait savoir que la procédure a déjà été transmise au parquet.
Le procureur de Metz, Joël Guitton,
dérangé lui aussi durant son
week-end, ordonne dans un pre-
mier temps qu'un procès-verbal
" incident " en question
lui soit transmis. Un incident lour-
dement réprimé, le refus de se sou-
mettre à un test d'alcoolémie
constituant un délit passible de
deux ans d'emprisonnement et de
4 500 euros d'amende, éventuelle-
ment assortis d'une suspension
du permis de conduire et d'un tra-
vail d'intérêt général.
Ce type de poursuite s'alourdit
généralement d'un " outrage à
personne dépositaire de l'autorité
publique ", et il n'est pas rare que
les auteurs de telles infractions
soient jugés en comparution
immédiate.
Chose curieuse, le procureur
demande, sitôt de retour au
palais, audience au préfet. "J'ai
effectivement rencontré le préfet, à mon initiative, confirme Joël Guitton.
Nous avons évoqué le dossier,
mais en aucun cas je ne suis allé
là-bas prendre mes instructions ",
assure-t-il. Selon plusieurs sources, le préfet aurait demandé au représentant de l'autorité judiciaire de classer cette affaire embarrassante.
Le Procureur dément avoir fait
BU guidon l'objet d'une quelconque"pression", affirme de son côté n'avoir " jamais dit à quiconque qu'il allait classer ou, au contraire poursuivre les faits ". " Ma décision n'est pas prise, l'analyse du dossier n 'est pas terminée ", fait-il savoir.
Sous la pression du parquet général, l'auteur des. faits - à
qui il a été demandé de s'expliquer par écrit - devrait être convoqué prochaine ment pour audition.
En attendant, les détours empruntés par cette pro-
cédure " signalée " laissent perplexe.
" II faut être lucide, confie le
procureur Guitton. Dès lors que le
nom d'une personnalité figure dans
un dossier, celui-ci attire mon attention.
Comme la vôtre, d'ailleurs.
Cette affaire vous préoccuperait-
elle autant s'il s'agissait du cafetier du coin ?",interroge-t-il.
Alors que la préfecture évoquait
mercredi un " non-événement", son secrétaire général
contestait "formellement" la
version de la gendarme à l'origi-
ne de ses ennuis. " Son procès-
verbal est partial, partiel et totalement excessif , et je suis prêt à m'en expliquer devant la justice",
dénonce-t-il,
NICOLAS RASTUCK
(METZ, CORRESPONDANT)