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Ceux qui dérapent département 31 juges huissiers no-tai-res avocats  gendarmes  policiers  sur le reste de la France

Marciac est proche de :
- Mirande, sous préfecture du Gers, qui est à 25 km,
- Auch, préfecture du Gers à 50 km,
- Tarbes à 41 km ; - Pau à 68 km ; - Toulouse à 125 km.

Une publication LADEPECHE.fr du 05/12/2008 08:32 - Modifié le 07/12/2008 à 09:18 |
Propos recueillis par Béatrice Dillies
Contrôle de police à Marciac. Du dérapage à l'affaire d'État
Après l'intervention de gendarmes dans un collège gersois, récit d'une folle semaine.

La procureure d'Auch, Chantal Firmigier-Michel, s'était réjouie de ce type de contrôle, susceptible de créer de « la bonne insécurité ». Photo DDM, Nedir Debbiche.
La procureure d'Auch, Chantal Firmigier-Michel, s'était réjouie de ce type de contrôle, susceptible de créer de « la bonne insécurité ». Photo DDM, Nedir Debbiche.

« La prévention par la terreur est inefficace et nuisible ; elle peut créer de véritables chocs psychologiques préjudiciables à la santé de jeunes élèves ». Comme de nombreux acteurs du monde de l'éducation, le syndicat des médecins scolaires et universitaires a clairement désapprouvé, hier, l'intervention des gendarmes dans un collège de Marciac (Gers).

Ultime critique à l'encontre d'une initiative qui a choqué. Même les membres du gouvernement ont, depuis la révélation de « l'affaire », désavoué les gendarmes. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a reconnu que la méthode employée « n'était vraiment pas bonne » ; Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a demandé une enquête interne sur les conditions de l'opération, après avoir adressé une circulaire aux préfets dans laquelle elle incitait à éviter « toute confusion entre prévention et contrôle ».

Manifestation annulée

Une façon de répondre à la procureure d'Auch, Chantal Firmigier-Michel, qui s'était réjouie de ce type de contrôle dans « La Dépêche », susceptible de créer de « la bonne insécurité ».

En décidant de médiatiser ce contrôle antidrogue, les parents d'élèves n'imaginaient pas un seul instant que l'événement allait prendre une telle ampleur. Leur but a été largement atteint : l'affaire a connu un écho retentissant, et a été unanimement condamnée. Ainsi, la manifestation, qui devait avoir lieu aujourd'hui devant le collège, a été annulée. La FCPE du Gers a expliqué être « consciente de l'impact de la forte mobilisation de l'opinion publique, et satisfaite des décisions prises par les ministres concernés ».

L'affaire était remontée jusqu'au Premier ministre, interpellé à l'Assemblée par une question du député PS du Gers Philippe Martin. « La FCPE estime avoir été entendue », applaudit ainsi la Fédération de parents d'élèves, rejointe par la FSU : elle a estimé que « se rassembler devant le collège risquait de permettre à la procureure de ne pas avoir à assumer ses responsabilités, et au gouvernement de s'exonérer de son rôle dans la mise en place de politiques répressives ». L'objectif a été pleinement rempli : ce type d'intervention ne passera désormais plus inaperçu.

Le père de Zoé : « Restons vigilants »

Frédéric David a fait circuler le témoignage de sa fille Zoé sur le contrôle anti drogue effectué par les gendarmes, le 19 novembre, au collège de Marciac.

Alors, vous renoncez à manifester devant le collège de Marciac ?

Oui, j'ai assez secoué le cocotier. Mon but était que ces choses-là n'arrivent plus. Les politiques se sont exprimés sur ce point. Dont acte. Qu'ils condamnent ce qui s'est passé, ça me va. Maintenant, il faut une réflexion commune pour passer à une prévention intelligente. L'alcool, les comportements à risque, la drogue, tout ça doit faire l'objet d'un pacte de prévention.

Comment avez-vous vécu l'effervescence médiatique ?

Le téléphone n'a pas arrêté de sonner, tous les jours à partir du moment où l'information est passée dans «La Dépêche» et où elle a circulé sur internet. J'avais mis mon nom et mes coordonnées à l'issue du récit de Zoé. Les journalistes mais aussi les gens m'appelaient de partout pour vérifier. Le fait d'avoir signé a donné du crédit à son récit.

Et Zoé, comment a-t-elle vécu cette histoire ?

Elle est interne au collège. Donc elle est restée un peu à l'écart de tout ça. Mais elle m'a appelé pour me dire : « il paraît que tu passes à la télé. Tout le monde m'en parle. J'en ai marre qu'on nous victimise. J'ai pas eu peur tu sais ». Je crois qu'elle est contente qu'on ait annulé la manifestation. C'est une fille équilibrée.

Un petit mot pour tous ceux qui vous ont soutenu ?

Oui, je souhaite personnellement remercier les nombreux soutiens (individuels ou collectifs) qui m'ont accompagné dans cette démarche. Sans eux, rien de tout cela ne serait arrivé !

L'engagement paie et peut déclencher de véritables mouvements. C'est une victoire, mais restons vigilants, la conscience en éveil !